18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 13:57

Le Front populaire est né le 14 juillet 1935 lors d'un rassemblement antifasciste de communistes, socialistes, radicaux, socialistes indépendants, syndicalistes de la CGT et de la CGTU, membres d'une association d'anciens combattants, du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, du Mouvement contre la guerre et le fascisme, de la Ligue des droits de l'Homme. Puis, un « comité national pour le rassemblement populaire » élabora un programme commun et des accords de désistement dans la perspective des élections du printemps 1936. Les législatives des 26 avril et 3 mai donnaient la victoire au Front populaire...

Le Front de Gauche, lui aussi, a vocation à s'inscrire dans l'Histoire. Il est loin d'avoir révélé tout son potentiel. Pour y parvenir, trois objectifs sont à atteindre dans des délais très brefs : offrir un débouché politique aux luttes sociales, réduire les votes de diversion et endiguer l'abstention.


OFFRIR UN DÉBOUCHÉ POLITIQUE

L'élection européenne peut être un référendum anti-Sarkozy si nous lui donnons le souffle d'un renouveau politique en créant l'union à la base : celui qui lie mouvement social unitaire dans la rue et combat dans les urnes. Les citoyens veulent une vraie gauche, anticapitaliste, fière, qui transmet son histoire et regarde vers l'avenir. Une gauche qui mène un combat acharné pour l'égalité, internationaliste, qui ne renonce ni à la souveraineté populaire et nationale, ni à la laïcité. Une gauche qui protège et inscrit les droits au cœur de ses objectifs : santé, retraite, logement, emploi et même plein emploi...


RÉDUIRE LES VOTES DE DIVERSION

Pourtant près d'un tiers des électeurs ayant voté NON en 2005 s'apprêteraient à voter pour le PS et les Verts. Mais voter pour les listes de l'UMP, du PS, du MoDem et des Verts, revient à voter OUI au Traité de Lisbonne. Existe-t-il une seule raison pouvant expliquer ce revirement ? Non. Le Traité de Lisbonne est la copie du Traité constitutionnel européen. Il est incompatible avec une politique de gauche, au niveau européen et au niveau de chaque nation. Il est même fait pour rendre incontournables les politiques libérales.

Opter pour le NPA, le parti chouchou des grands médias, qui ne fait que du « y a qu'à », refuse de gouverner et dont la religion consiste à faire des génuflexions devant Platon - pour citer Michel Onfray - est le deuxième vote de diversion qu'il faut combattre.


ENDIGUER L'ABSTENTION

Les raisons de l'abstention (qui progresse, en France, de 39,3 % en 1979 à 57,2 % en 2004) sont connues : les citoyens rejettent les politiques néolibérales et le fonctionnement antidémocratique de l'Union européenne (UE), et ne croient pas que le Parlement européen (PE) puisse s'y opposer.

Certes, il est inexact de prétendre que le PE ne dispose d'aucun pouvoir. La « codécision » a mis sur un pied d'égalité le Conseil et le Parlement dans certains domaines. En cas de désaccord sur un texte, il n'est pas adopté. Le meilleur exemple est celui du projet de directive de libéralisation des services portuaires rejeté par le PE.

Cependant, comparé aux autres institutions (Conseil, Commission, Cour de Justice, Banque centrale), le PE est celle qui a le moins de pouvoir. Ecarté des domaines essentiels (politiques monétaire, économique, commerciale, étrangère et de sécurité commune), le PE est un rouage du système surplombé par les traités libéraux : il ne peut pas changer les traités et seule la Commission est habilitée à proposer des projets de règlement ou de directive.

Certains craignent que le rappel de ces vérités démoralise les électeurs, qu'il faudrait donc laisser croire que le PE peut changer l'Europe. C'est l'inverse qui est attendu ! Les électeurs veulent un discours de vérité.

En réalité, il faut oser dire qu'un gouvernement de gauche devra refuser de transposer en droit français les directives européennes de libéralisation. Et qu'il fera ainsi de la « désobéissance européenne » par respect du peuple qui l'aura élu !


POLITISER LES ÉLECTIONS

Outre l'affaiblissement des partisans du Traité de Lisbonne, l'élection du 7 juin doit constituer une étape dans la reconstruction de la gauche en France. Des députés du Front de gauche seront indispensables pour freiner l'eurolibéralisme, diffuser les informations utiles aux luttes sociales, former un groupe indépendant et créer des liens internationaux.

Telles sont les conditions à réunir pour donner au Front de Gauche dynamisme, ouverture, enthousiasme et sens politique et créer ainsi les conditions d'une véritable union à la base : celle qui résiste et coopère à la construction d'alternatives politiques.

Michèle Dessenne et Jacques Nikonoff, porte-parole du
Mouvement politique d'éducation populaire (M'PEP) anciens secrétaire générale et président d'Attac.

Publié par PG 45 - dans Front de Gauche

Rejoignez nous !

Adhérer - Contacter - Forum

adhesion.png

Pour nous contacter dans le Loiret : cliquez ici

Pour rejoindre le forum
(réservé aux adhérents 45) : cliquez ici