Ce 1^er mai 2009 restera marqué d'une pierre blanche dans l'histoire du syndicalisme. Pour la première fois depuis 1948 toutes les forces syndicales s'étaient en effet donné rendez-vous pour défiler ensemble. Et ce sont près d'un million deux cent mille personnes qui ont manifesté dans 280 villes de France. Pour montrer certes leur inquiétude face à la crise, mais aussi crier leur ras-le-bol d'un patronat toujours aussi arrogant et cynique et leur rejet d'un gouvernement entêté a poursuivre une politique libérale pourtant à l'origine de la crise économique et sociale.

Cela faisait longtemps que l'on n'avait pas vu une telle mobilisation un 1^er mai. Ainsi en 2003 les défilés n'avaient rassemblé que 426.000 manifestants alors qu'on était en pleine contestation sur la réforme des retraites. On estime à 160.000 le nombre de personnes descendues dans la rue à Paris vendredi, 50.000 à Bordeaux, 15.000 à Nantes, 25.000 à Nancy, 35.000 à Marseille, 10.000 à Rennes, 11.000 à Compiègne, 7.000 à Strasbourg, 20.000 à Limoges, 5.000 à Boulogne-sur-Mer etc.

Dans cette foule, nombreux étaient les personnels hospitaliers, les enseignants, les employés EDF, protestant contre le démantèlement du service public ; mais aussi les salariés d'entreprises privées victimes des délocalisations et de la loi du profit. Avec, en tête des cortèges, les Continental à Compiègne, Caterpillar à Grenoble, Molex et Freescale à Toulouse... Des salariés dont le Parti de Gauche soutient les luttes.

Très présent, le Parti de Gauche a été particulièrement remarqué. A Paris, les partisans avaient balisé le parcours d'affiches « Front de Gauche pour changer d'Europe » et de la toute dernière invitant à rejoindre le PG pour relever la gauche. Dans le cortège de la capitale comme à Rodez et partout ailleurs, l'autocollant « Casse toi pov'con » continue de faire un tabac et de marquer de sa tonalité les défilés. Au point fixe francilien qui s'étalait sur une centaine de mètres on se pressait pour acheter le nouveau Tee-shirt « Casse-toi pov'con, c'est lui qui le dit ! ...mais c'est moi qui décide : le 7 juin, je vote Front de Gauche ». Un message qui résume bien l'ambition du PG : traduire dans les urnes la protestation de la rue.

Christiane CHOMBEAU