26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 11:49


Deux délégations du MRC et du Parti de Gauche se sont rencontrés à notre demande. Jean-Pierre Chevènement, Jean-Luc Laurent, George Sarre, Sami Nair, Catherine Coutard et Marie-Françoise Bechtel composaient la délégation du Mouvement Républicain et Citoyen, Jean-Luc Mélenchon, Marc Dolez, Eric Coquerel, Audrey Galland et Hélène Duclos-Gildas, celle du Parti de Gauche.

Il a essentiellement été question des Européennes. Le Parti de gauche faisant sa proposition du Front de Gauche et le MRC, en retour,  nous donnant la primeur d'un texte titré « Position du MRC pour les élection européennes » qui devait ensuite être envoyé aux formations de gauche (PS, PC...). Ce texte se concluant par la volonté du MRC de faire des Européennes « une grande victoire de la Gauche française toute entière ».

L'exposé préliminaire de Jean-Pierre Chevènement a relié cet appel à l'aspiration du MRC, déjà claire depuis des mois, de travailler à une formation unique de toute la gauche. Il s'agit pour le MRC d'intégrer dans le même parti les socialistes mais aussi des courants historiques de la gauche comme le PCF ou les Républicains de gauche ce qui permettrait, selon eux, de refonder la gauche  sur des bases plus à gauche, en rupture avec le néolibéralisme et avec la ligne empruntée par la social-démocratie depuis le tournant de 1983. De fait le MRC propose un texte effectivement porteur d'une vision sociale de l'Europe en rupture avec les dogmes véhiculés par les différents traités européens. Mais si ce texte souligne « les menaces et les contradictions dont le traité de Lisbonne est porteur », il fait l'impasse sur la nécessité de rompre radicalement avec lui.

Le parti de Gauche a souligné la contradiction de proposer un projet pour une autre Europe, de dénoncer les traités antérieurs dont le Traité Constitutionnel européen tout en proposant une alliance à un parti qui en a été non seulement le défenseur dans la gauche française mais le revendique encore puisque le projet du parti Socialiste présenté par Martine Aubry fait référence au Manifesto qui lui-même valide le Traité de Lisbonne. Pour le PG, il est illusoire de penser que le PS modifiera son cap parce qu'il signerait un texte commun s'engageant pour une Europe plus sociale, ce dernier a déjà porté ce type de revendications par le passé qui ne coûtent rien quand, ensuite, dès qu'il est au pouvoir il signe des traités qui imposent l'inverse ou les promeuvent quand il est dans l'opposition ! Pour le PG, il n'est donc ni possible, ni souhaitable de s'allier avec le PS non seulement parce que cela supposerait de faire l'impasse sur le mot d'ordre « refus du Traité de Lisbonne » mais parce qu'aux européennes le moment est venu de clarifier la situation entre les deux lignes qui fracturent la gauche en France et en Europe - celle de l'accompagnement du libéralisme et celle du refus de la logique du système capitaliste dominant. C'est nécessaire, utile et possible car le référendum sur le TCE a démontré que le rapport de force dans l'électorat, qui plus est celui de gauche, pouvait être favorable aux forces qui se sont retrouvées sur le non de gauche. Il est donc possible à la fois battre la droite et changer la donne à gauche. Et cette possibilité sort sans doute renforcée par la crise capitaliste qui confirme l'ineptie de la politique actuelle de l'Union Européenne. Mais cette victoire n'est possible que si l'unité de toutes les forces de gauche qui sont claires sur ce point se réalise. Le MRC a évidemment toute sa place dans le Front de Gauche en cours de constitution que le Parti Communiste Français et le Parti de Gauche ont commencé à initier et qui est ouvert à tous.

Les représentants du MRC expliquent qu'ils ne font que commencer le tour de table. Vis-à-vis du Front de gauche, ils exposent leurs interrogations : quelle ligne politique la nouvelle direction du PS va-t-elle emprunter ? Par le passé, notamment aux élections européennes de 2004, le MRC a privilégié une alliance avec le PCF et à chaque fois ce parti n'a pas été jusqu'au bout de ses intentions unitaires avec eux. Jean-Pierre Chevènement s'interroge également sur le caractère décisif de ces élections. George Sarre insiste cependant pour que le PG fasse une proposition concrète rapidement.  Surtout la délégation du MRC explique que la discussion au sein de leur parti ne fait également que débuter. Les réactions sensiblement diverses de membres de leur délégation sur la proposition du Front de Gauche le confirment. C'est son CN de février qui devrait trancher. Jean-Luc Laurent conclue en expliquant que c'est pour le moment « ni oui, ni non ».

Compte rendu élaboré par Eric Coquerel, SN chargé des relations extérieures et unitaires.

Publié par PG 45 - dans Rencontres - Discussions

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