12 juillet 2009 7 12 /07 /juillet /2009 17:41


Les dirigeants autoproclamés du monde se sont retrouvés pendant trois jours, toute honte bue, dans le cadre de misère et de destruction du dernier séisme des Abruzzes. Cette réunion du G8 marquera probablement d'une pierre blanche l'intensité du spectacle de la politique auquel se sont livrés nos dirigeants, il est vrai placés entre les mains de l'expert européen de la mise en scène du pouvoir.

Les grands de ce monde ont - enfin - annoncé vouloir limiter l'emballement climatique à une hausse de 2°C de la température globale. Ils donnent - enfin - une légitimité diplomatique à une réalité énoncée depuis le début du siècle par les experts du GIEC.

Las ! Le pas en avant n'aura été qu'un pas de deux. Les objectifs annoncés sont insuffisants. La réduction des émissions de gaz à effet de serre de 80% en 2050 pour les pays riches, et de 50% pour l'ensemble du monde, passe largement à côté des besoins de l'urgence climatique. En ne fixant aucun objectif intermédiaire, ils bottent en touche quant aux mesures à prendre dès maintenant. Ils échouent à définir quel appui concret apporter aux 80% de la population mondiale qui n'atteindra jamais le niveau de vie que lui fait miroiter l'Occident. Ils fixent un cadre politique de mauvais augure aux négociations du sommet de Copenhague qui, en décembre prochain, doit déterminer quels mécanismes prendront la suite du bien peu contraignant protocole de Kyoto.

Le compte n'y est donc pas. Pire, la facture s'alourdit. Les dirigeants du monde prospère montrent qu'ils n'ont toujours pas saisi la cause profonde de l'emballement climatique : le capitalisme. En annonçant la relance des négociations du cycle de Doha, de l'Organisation mondiale du commerce, pour 2010 ; en rejetant par avance toute possibilité de mesures douanières pour compenser le dumping social et écologique, le G8 promet qu'après la crise les affaires reprendront comme avant : plus de libéralisme, plus de production, plus de commerce, plus de transport. Plus de déchets. Plus de dégâts sociaux.

Mais le spectacle doit continuer. Ils ont donc annoncé 20 (nouveaux ?) milliards de dollars d'aide pour lutter contre la faim. L'idée centrale est de mettre les pays souffrant de la faim en d'autosuffisance alimentaire, principalement en améliorant la productivité des petits agriculteurs à travers la mécanisation, de nouvelles semences et des engrais. C'est la recette du désastre pour un appauvrissement de terres déjà fragiles, la mise sous dépendance des grandes firmes agroindustrielles et les risques de destructuration du tissu rural. Et s'il s'agissait plutôt de revoir l'organisation de l'agriculture mondiale ? De protéger du libre-échange les petites agricultures ? D'interdire l'acquisition des terres par les puissances étrangères et leurs séides du secteur privé ?

Le G8 est prêt à élargir son fonctionnement à un G14 ou un G20. Peu importe. Il s'agit toujours d'un directoire mondial, palliatif temporaire d'une impossible réforme des Nations Unies qui reste l'incarnation la plus démocratique, bien qu'imparfaite, de l'ordre international. C'est au mieux une dilution des responsabilités politiques dans un club dont la boussole demeure le néolibéralisme.

Pour le Parti de Gauche, ce sommet de faux-semblants reste ce qu'il est : une farce, une commedia qui relègue encore les conditions d'une paix globale derrière la maximisation des profits. C'est à une mondialisation différente que nous appelons, à une incontournable mobilisation des mouvements sociaux et des partis politiques dans chacun de nos pays.

Sur le G8, lire aussi : 
Les Attila du climat à l'Aquila

Publié par PG 45 - dans International - Géopolitique

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