12 novembre 2008 3 12 /11 /novembre /2008 12:57

La décision prise par Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez le 7 novembre peut faire date dans la  reconstruction d’une gauche de gauche si nécessaire à notre pays. En effet, tant le sénateur Jean-Luc Mélenchon que le député Marc Dolez représentent, avec leurs amis,  des courants importants du Parti Socialiste. Leur décision est révélatrice de l’impossibilité d’inverser désormais de l’intérieur la dérive social-libérale de cette formation.

En dépit de la puissance du non au Traité Constitutionnel Européen en son sein, les courants de gauche du Parti Socialiste n’ont pu infléchir la ligne du renoncement incarnée, après le congrès du Mans, par sa candidate Ségolène Royal et sanctionnée par un troisième échec consécutif de la gauche à une élection nationale.  Or le résultat du courant de gauche bien inférieur à ce qu'il fut justement avant le congrès du mans,  démontre que globalement le rapport de force s’est encore dégradé  au sein du PS.  Pire, l'issue du congrès de Reims confirme que ce Parti n'est non seulement plus une force de transformation mais que son adaptation au régime présidentiel avec les ambitions démesurées qui vont avec le conduisent à des luttes et divergences fratricides qui réduiront encore ses capacités à s'opposer efficacement à la droite. Alors que les trois courants arrivés en tête ne divergent guère sur le fond, aucune synthèse n'a pu se réaliser de ce fait et laisse ouvert une période d’instabilité et de division.

Alors que la crise du capitalisme appelle à une véritable alternative, ce parti, à l’image des autres partis socio-libéraux européens, confirme plus que jamais qu’il ne peut être à l’origine d’une alternative véritable, seule condition à même de battre la droite.

Comme nous l’affirmons depuis longtemps, c’est un nouveau ferment qu’il faut à la gauche, une formation capable à la fois de proposer une refondation de la gauche sur une base réellement transformatrice et d’offrir un débouché politique électoral. Une force capable de mobiliser ET de gouverner. Une force capable d’appliquer un programme de rupture avec le libéralisme sans s’exonérer pour autant des impératifs du suffrage universel.

Les tentatives de rassemblement de la gauche de transformation ont révélé depuis deux ans qu’il manquait pour cela un parti en mesure de renouer avec le meilleur du mouvement  socialiste et des traditions républicaines et sociales. La rupture de Jean-Luc Mélenchon et de Marc Dolez avec le PS, leur disponibilité pour lancer une telle force, rendent, cette fois, pareil projet crédible.

Un nouvel élan est possible à gauche. Il peut, en  s’appuyant sur un ancrage militant et électoral qui devrait s’affermir rapidement, interpeller les autres forces de transformation pour que la gauche antilibérale, unie dans un Front, soit en mesure de créer la bonne surprise des prochaines élections européennes. Nous pensons en premier lieu ici au PCF qui, dans une résolution récente, a exprimé sa disponibilité pour un tel rassemblement.  D'autres forces et sensibilités se montrent aussi ouverts à cette possibilité.

Oui, cette décision peut changer bien des choses à gauche et dans notre pays. Il appartient à tous ceux qui se sentent proches du mouvement qui s’amorce de ne pas en rester spectateurs mais d’en devenir des acteurs résolus. C’est pourquoi non seulement nous saluons la bonne nouvelle mais nous  avons annoncer dès le 7 novembre que  le MARS-Gauche Républicaine (dont la vocation a toujours été de permettre l’émergence d’une telle force)  allait engager un débat démocratique en son sein pour discuter de cette offre politique nouvelle.

Les premiers éléments du débat interne font apparaître d’emblée la  forte volonté de nos militants de s’associer de manière pleine et entière au processus de fondation du nouveau parti de la gauche. On ne s'en étonnera pas puisque, non seulement nous partageons beaucoup des convictions républicaines de ces deux responsables politiques, mais qu'il y a longtemps que nous conditionnons les chances de créer en France un nouveau parti de la gauche de transformation à vocation majoritaire à la sortie de courants significatifs du PS.   Comme prévue le  MARS-Gauche Républicaine réunira donc ses adhérents le 29 novembre prochain  au matin  et leur soumettra de manière formelle la question de la participation à la création du nouveau parti de la  gauche  ce qui  devrait nous permettre  d’annoncer publiquement notre décision lors du meeting de lancement prévu l'après-midi.

Cependant, compte tenu des urgences de la situation, nous estimons qu'il est   de la responsabilité de ceux qui comme nous aspirent à  la réussite de ce processus à en  renforcer dès maintenant la dynamique. Devant  la  tonalité unanime des premières réactions des membres du MARS-Gauche Républicaine,  nous avons   donc décidé de s'associer  dès à présent,   nationalement et localement, au  processus de fondation d'un nouveau parti engagé  et que des camarades comme Claude Debons,  avec qui nous partageons nombre de combats et  de convictions , ont déjà rejoint.  Cette association nous permettra également de joindre nos efforts pour constituer un front de la gauche de transformation aux Européennes pour lequel nous militons depuis longtemps.  Nous appelons tous ceux, adhérents ou pas de notre mouvement mais qui partagent les mêmes convictions républicaines et sociales, à ne pas rater cette chance historique et à faire de même.

Eric Coquerel

Président du Mars-Gauche Républicaine

Publié par PG 45 - dans Vie du Parti : Appels et soutiens

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