21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 09:14

Vous pouvez cliquer ci-dessus afin de lire, imprimer ou télécharger la version complète de la lettre au Président de la République.


 

Vous trouverez ci-dessous une lettre ouverte au Président de la République de M. Laurent Brucy au sujet de l'orpaillage clandestin en Guyane. Nous espérons qu'il sera plus qu'entendu et ferons tout le nécessaire afin qu'il le soit pleinement.


Monsieur le Président,

 

Lors de votre venue en Guyane le 11 février 2008, puis lors de votre entrevue avec le Président brésilien le 12 février 2008, vous avez, notamment, fait état de votre volonté de lutter contre la destruction de la forêt guyanaise par les activités liées à l’orpaillage clandestin.

 

Je connais la Guyane et le village de Saül en particulier, depuis 16 ans. D’autre part, à titre personnel et sans aucun soutien financier, je passe chaque année mes congés avec des amis durant 4 semaines en forêt profonde sur le mont Galbao (depuis 2004). À cette occasion, je mène une petite étude scientifique sur les oiseaux dans le cadre d’un programme personnel en tant que bagueur collaborateur bénévole du Muséum national d’histoire naturelle de Paris (MNHN/CRBPO).

 

Or, il se trouve qu’à l’occasion de ces expéditions, en tant que « touriste » ayant une modeste connaissance de ce milieu si riche, je constate facilement et de façon extrêmement alarmante la destruction inexorable de la forêt dans cette partie du parc national et l’inefficacité poignante des opérations comme « Anaconda » et « Harpie ».

 

En trois ans l’évolution est spectaculaire :

 

- Destruction physique des sites : criques polluées, création de bassins de décantation, création de très nombreux layons de chasse, abattages d’arbres de valeur commerciale…

 

- Installation pérenne et en toute tranquillité d’activités d’orpaillage illégales :

réalisation d’un abatti de 1,5 hectare, acheminement de bétail (zébus, chèvres, porcs) depuis le Brésil et le Surinam, mise en place de villages et de camps de repli en cas d’interventions de police …


- Perte de la biodiversité :
disparition des tinamous, hoccos, tapirs, agoutis, grande méfiance des singes comme l’atèle, découverte de nombreux cadavres liés à la chasse …

 

- Apparition de problèmes sanitaires majeurs dans la zone de Saül : zone nouvellement impaludée dans des proportions alarmantes (falciparum et vivax), pollutions des criques …


-
Etc.


Ces quelques faits et constats sont connus de tous - habitants de Saül, élus, représentants du parc national, des autorités, etc. - tant ils sont flagrants au quotidien.

 

Je tiens également à vous préciser que, régulièrement, je suis amené à rencontrer fortuitement de nombreux orpailleurs clandestins et qu’à chaque fois, contrairement à ce qui peut être dit ici ou là, ils ne manifestent aucun signe d’animosité ou de violence. Bien au contraire, ils prennent toutes les précautions nécessaires pour montrer ostensiblement leur attitude pacifique : fusils cassés et déchargés, discussions cordiales, etc.

 

Aussi, partant de ces constats et au regard des efforts fournis par l’Etat dans la lutte contre l’orpaillage, je souhaite, Monsieur le Président, vous poser trois questions simples, pragmatiques et que bon nombre de citoyens se posent :

 

- Pourquoi l’Etat ne contrôle-t-il pas les achats de carburants des sites officiels, comme celui de Dorlin, en les comparant à la consommation maximum possible de leurs installations, de façon à s’apercevoir très facilement qu’il existe un marché « au noir » vers les sites clandestins ? Sachant que les carburants sont le « nerf de la guerre » des sites clandestins.

 

- Pourquoi l’Etat ne contrôle-t-il pas les avions ravitaillant les sites d’orpaillage clandestins depuis l’aéroport de Rochambeau ou entrant sur le territoire national depuis le Surinam ?

 

- Pourquoi les gendarmes venant à Saül n’interviennent-ils pas sur la dizaine de sites situés à moins de 6 heures de marche du village de Saül et qui sont connus de tous, y compris de simples touristes ?


Je n’ose imaginer qu’un Président aussi actif que vous, puisse rester passif devant l’échec avéré des opérations de lutte mises en place. Il faut intervenir autrement et extrêmement rapidement ; le devenir de la dernière parcelle de forêt tropicale européenne en dépend.

 

Monsieur le Président, vous avez invité Monsieur Richard Bohringer à vous entretenir d’une de ses passions qu’est le Sénégal afin d’enrichir vos connaissances sur les problématiques liées à ce pays.

 

Aussi, suis-je disponible pour vous rencontrer personnellement et vous exposer des cas concrets concernant l’orpaillage clandestin en Guyane. Je pourrais ainsi contribuer modestement à la résolution de ce problème.

 

Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’assurance de mon profond respect.

 

Laurent Brucy

et l’ensemble des membres des expéditions Galbao depuis 6 ans.

 


Pour le contacter :

Laurent Brucy
Le Colombier

F-45360 Châtillon-sur-Loire

Tél. : 06.88.07.97.92

Blog : expeditions-guyane.over-blog.fr

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