Rien n'y fait ! Une fois que la cocotte-minute sociale est en ébullition, il n'est pas de soupape suffisante pour laisser échapper suffisamment de vapeur et calmer les esprits. Sarkozy croyait mettre un terme à la colère du monde universitaire avec la réécriture du décret sur les enseignants-chercheurs. La vigueur non-démentie, après deux mois de mobilisation, des cortèges du 11 mars lui prouve que non contente de perdurer à l'université, la colère s'étend à l'ensemble du secteur éducatif, de la maternelle à l'université.

Au-delà de la présence massive de l'ensemble de la communauté éducative dans les rues de 21 villes de France ce mercredi, c'est la détermination de toutes et tous qui s'impose à l'observateur averti. La nécessité faite aux uns de défendre l'enseignement supérieur et la recherche rejoint l'affirmation d'un vrai service public d'éducation porté par ceux qui, comme le Front de Gauche créé par le Parti communiste français et Parti de gauche,  voient à chaque étage de l'école les attaques destructrices se multiplier. C'est cette convergence des luttes qui répond à la cohérence du projet d'ensemble que le trio Sarkozy-Darcos-Pécresse veut imposer à notre Ecole sous le dictat de la sacro-sainte commission européenne. Une commission qui promet et attend tout de la mise en concurrence et de la marchandisation du savoir comme du reste.

Si le mouvement s'étend encore aujourd'hui, c'est que le roi est nu. Sarkozy voulait réduire le débat à la question du statut des enseignants-chercheurs et surtout ne pas parler de l'autonomie et la mise en concurrence mercantile des universités qui sont les conséquences du LMD puis de la LRU. Ratéé, c'est le projet lui-même qu'il voit désormais contesté. Pas de faux-semblants : c'est la LRU qu'il faut abroger.

La journée du 11 mars avait valeur de test. Examen une fois encore réussi par les manifestants et grévistes. La dynamique du mouvement et la détermination de l'ensemble de la communauté éducative ce 11 mars promettent déjà au Président et à ses sbires un 19 mars explosif.