8 mai 2012 2 08 /05 /mai /2012 19:34

- Nouvelle Démocratie (conservateurs) : 18,85 % (108 sièges)
- Syriza (extrême gauche) : 16,78% (52)
- PASOK (socialistes) : 13,18% (41)
- Grecs Indépendants (nationalistes) : 10,60% (33)
- KKE (parti communiste) : 8,48% (26)
- Aube Dorée (néo-nazis) : 6,97% (21)
- Gauche démocrate (gauche radicale) : 6,11% (19)

Total gauche radicale 31,37%, 97 sièges soit 1/3 des sièges.

Les deux partis traditionnellement au pouvoir (les conservateurs de la Nouvelle Démocratie et les socialistes du Pasok) ont voté les plans d'austérité voulus par l'UE et le FMI, en échange de « l'aide internationale ». Mais ils ne sont pas en mesure de former une majorité. Toutes les autres formations ont fait des campagnes fondées sur le rejet de l'austérité et du système. En France, tout est fait par les médias pour masquer la poussée dans les urnes grecques de la gauche radicale. Presque aucun journal ne présente les résultats complets. La tonalité générale résume les résultats des législatives du dimanche 6 mai en Grèce à trois informations :

- l'effondrement des deux principales formations grecques (le PASOK et la Nouvelle Démocratie) qui dominaient totalement la vie démocratique depuis 1974

- la percée de Syriza, allié du Front de Gauche (quand même la censure a des limites...)

- l'arrivée au parlement grec de députés néonazis, membres de l'Aube Dorée, crédités de 6,97% des voix.

Cette dernière information étant généralement présentée sur le même plan que la deuxième cela sous-entend une montée « des extrêmes », dans une entreprise désormais classique de confondre l'extrême droite fasciste et la gauche radicale.

En réalité, lorsqu'on analyse les résultats complets, l'information essentielle dépasse la seule montée en puissance de Syriza. Entre 2009 et 2012, la gauche libérale et favorable à l'austérité, ayant refusé de résister aux injonctions de la Troïka, membre de l'Internationale socialiste et alliée du PS français au Parlement européen est balayée. Le PASOK passe de 44% des voix en 2009 à 13,18%. Mais surtout, cet effondrement se fait au bénéfice de la gauche radicale.

En 2009, le total des voix de l'autre gauche (antilibérale ou anticapitaliste), atteignait 12% :
 
- PC : 7,54% soit 21 sièges
- Syriza : 4,6% soit 13 sièges
- Total : 12,04% pour 34 sièges

En 2012, le total de cette même gauche atteint 31,37% :

- Syriza (extrême gauche) : 16,78% (52)
- KKE (parti communiste) : 8,48% (26)
- Gauche démocrate (gauche radicale) : 6,11% (19)

La gauche radicale est malheureusement divisée en trois organisations qui n'ont pas réussi à s'entendre. Si deux d'entre elles avaient accepté de se coaliser, ils auraient aujourd'hui la majorité absolue (150 sièges) du fait de la prime au premier accordée par le mode de scrutin législatif grec. Vivement un Front de Gauche grec !

Pourquoi une telle percée est-elle passée sous silence

Emettons deux hypothèses :

- la première, les journalistes ne sont pas capables de faire une addition entre trois pourcentages et comparer le résultat avec celui de 2009 pour constater une évolution de presque 20% !

- la deuxième, cette élection ayant eu lieu le 6 mai, jour du deuxième tour de l'élection française où le chouchou des médias (Hollande) l'a emporté, il ne fallait pas gâcher la fête le lendemain en annonçant que les alliés du Front de Gauche avaient écrasé le PS grec que François Hollande avait félicité pour son courage. Il est vrai que baisser le SMIC de 20% en se couchant devant les marchés financiers demande pour un socialiste (président de l'Internationale socialiste) une dose d'audace rarement vue. Quelle claivoyance!

Il ne suffit pas de gagner les élections, encore faut-il être en mesure d'imposer son anlayse du scrutin. Sans quoi le courant dominant fait passer une victoire historique pour une évolution significative.

Publié par Nicolas Cléquin - dans International - Géopolitique

Rejoignez nous !

Adhérer - Contacter - Forum

adhesion.png

Pour nous contacter dans le Loiret : cliquez ici

Pour rejoindre le forum
(réservé aux adhérents 45) : cliquez ici