18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 21:43

Marie AGAMPar les temps qui courent, départs en vacances accompagnés de leur grève traditionnelle, il est un mot très fréquemment utilisé, le mot otage. Les "usagers-clients" des transports sont pris en otage de ceux qui les empêchent de partir en vacances ou qui rendent ce départ problématique pendant quelques heures. Il est vrai que ce n'est pas plaisant et parfois même source de réelles complications (enfants à occuper, fatigue, etc.). Cela peut même induire des frais supplémentaires qui viennent grever le budget vacances. Je comprends et je compatis sincèrement.

Mais dans ces mêmes temps qui courent, on entend aussi parler des collectivités territoriales ou des hôpitaux qui ayant eu besoin de financements ont eu recours à l'emprunt auprès des banques et notamment auprès de Dexia, LA banque des collectivités locales par excellence. Celle en laquelle on faisait confiance. Il se trouve que les conseils donnés par cette banque ont conduit les collectivités locales à intégrer dans leurs emprunts des produits "toxiques", c'est-à- dire des produits dont plus personne ne veut (même si on continue à en produire de nouveaux, car il faut bien que les affaires continuent en l'absence de toute régulation). Elles ont emprunté tant et tant qu'aujourd'hui elles se trouvent en situation difficile. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, elles ont également vu leurs recettes diminuer du fait du désengagement de l'Etat et de la suppression de certains impôts locaux (taxe professionnelle).

Une question me trotte dans la tête. Qui va payer ? Quels seront les budgets grevés ? Ceux de  LA banque ? Des contribuables ? Des "usagers-clients" ? Combien de temps cela va-t-il durer ? Combien cela va-t-il nous coûter au final ? Je ne sais pas vous, mais moi je me sens, comment dire, otage ! Je suis otage de choix que je n'ai pas faits, des choix budgétaires, des choix de gestion dont les seuls bénéficiaires sont et restent impunis, à l'abri du "too big to fail". Je suis otage de cette politique qui accroît la précarité (oh, certes pas la mienne  directement mais celle de ceux qui m'entourent et qui souffrent).

Les précaires sont les otages "invisibles" des choix politiques qui ont accru la dette publique pour éponger la dette privée. Les précaires sont autrement plus nombreux que les otages dont on nous entretient lors de départs en vacances, coincés dans leurs aéroports ou leurs gares. Les précaires sont en constante augmentation et leur situation est durable malheureusement.

Oui parlons des otages ! Des vrais otages. Parlons-en sur nos sites et sur nos blogs. Parlons-en et qu'ils prennent la parole.

Publié par Marie Agam - dans Billets d'humeur

Rejoignez nous !

Adhérer - Contacter - Forum

adhesion.png

Pour nous contacter dans le Loiret : cliquez ici

Pour rejoindre le forum
(réservé aux adhérents 45) : cliquez ici