11 juin 2009 4 11 /06 /juin /2009 21:44


Pour un parti politique soucieux de l'intérêt général, l'analyse d'un scrutin doit aller au-delà du succès ou de l'échec de son organisation. Certes le surgissement réussi du Front de Gauche nous réjouit. Mais cet événement politique ne doit pas nous conduire à nous désintéresser d'autres faits qui sont tout aussi essentiels. Et d'abord du niveau record de l'abstention. L'abstention, tout le monde en parle. Mais personne ne souligne à quel point elle est socialement située. Plus encore que dans les scrutins précédents, on assiste à une hyperabstention populaire. Celle-ci donne à ce scrutin une dimension quasiment censitaire. Dans les urnes, ce sont les couches sociales les moins frappées par la crise qui s'expriment. Une image politique déformée en découle. La majorité de la population n'est pas représentée, dans un Parlement qui s'apprête de surcroît à appliquer un traité qu'elle a rejeté ! La crise politique va donc s'approfondir. Rappelons ici l'une des convictions au cœur de notre stratégie : il n'y aura pas de solution à la crise sans implication populaire.

Le deuxième fait majeur qu'il faut affronter avec lucidité, c'est la victoire de la droite. En France, toutes listes confondues, elle est majoritaire en voix (alors que la gauche était majoritaire au deuxième tour des cantonales de 2008). En Europe elle s'offre même un triomphe. Le Parlement élu est presque aussi bleu que le drapeau européen. En tout cas c'est le plus à droite depuis sa création en 1979. La crise n'a pas conduit les citoyens européens vers la gauche. C'est tout le contraire.

Ce résultat signe d'abord l'échec des Partis socialistes européens. En France, le Parti socialiste réalise un de ses plus mauvais scores aux européennes. Partout en Europe, les mêmes causes produisent les mêmes effets. L'alignement sur la ligne démocrate du PSE condamne la gauche. La cause de la déroute du PS n'est donc pas dans les personnes. Elle n'appelle pas un illusoire embrigadement de toute la gauche derrière le PS à grand coup de « primaires ouvertes » ou de « parti unique de la gauche ». En Italie, pays des primaires, la gauche est en déroute. En Grande-Bretagne, malgré le « parti unique à gauche » qu'est le Labour, l'effondrement est historique. C'est donc un problème d'orientation politique qui est posé à la social-démocratie en Europe et au Parti socialiste en France. Le PS va-t-il renoncer désormais à son orientation de cogestion du Parlement européen avec la droite au sein du groupe du PSE ?

Enfin, les urnes confortent le choix unitaire du Front de Gauche. En quelques mois, une proposition politique nouvelle s'est installée dans le paysage. La méthode du Front de Gauche a prouvé son efficacité. Alors que le nombre de députés français au Parlement européen passe de 78 à 72, la délégation française au sein du groupe de la GUE bondit de 3 à 5 élus (Patrick Le Hyaric, Marie-Christine Vergiat, Elie Hoarau, Jacky Hénin, Jean-Luc Mélenchon). Rassemblée l'autre gauche aurait bouleversé le paysage politique. Elle peut encore le faire. Le résultat nous fait donc mandat : le Front de Gauche continue.

Publié par PG 45 - dans Campagne 2009 - Européennes

Rejoignez nous !

Adhérer - Contacter - Forum

adhesion.png

Pour nous contacter dans le Loiret : cliquez ici

Pour rejoindre le forum
(réservé aux adhérents 45) : cliquez ici