4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 17:22


Chômage, emploi, précarité... il y a urgence !

A nouveau, les Français placent ces thèmes au coeur de leurs préoccupations. Dans le même temps, le gouvernement poursuit méthodiquement la remise en cause et le démentèlement des services publics : la Poste, l'énergie et... le service public de l'emploi.

Outre que ces questions mériteraient un large débat démocratique, force est de constater que ces réformes sont bien évidemment engagées sans concertation réelle, à marche forcée, au plus grand mépris des personnels et usagers.

Concernant la fusion ANPE-Assedics, devenus Pôle Emploi, elle signe un acte politique majeur du gouvernement de Nicolas Sarkozy qui poursuit sa politique libérale contre l'intérêt des demandeurs d'emploi et du personnel.

L'on peut légitimement s'interroger sur la nécessité de cette fusion, de l'intérêt pour les demandeurs d'emploi et des conséquences pour les personnels.


Vers une privatisation rampante.

La nouvelle réforme en cours n'est ni plus ni moins qu'une privatisation rampante du service public de l'emploi. Il est temps de réagir.

- Un véritable plan social est à craindre pour l'ANPE et les ASSEDICS.

Lors de la dernière campagne présidentielle, le candidat Nicolas Sarkozy prônait la nécessité, au nom de la réforme de l'Etat, de réaliser de substantielles économies en ne compensant pas par une embauche le départ à la retraite d'un fonctionnaire sur deux. Où et Comment ? : "Par exemple, par la fusion ANPE-Assedics" (sic). Outre le fait que ni les agents ANPE, ni les employés Assedics ne sont des fonctionnaires, le discours n'est plus de mise aujourd'hui. Et Laurent Wauquier jure que Pôle emploi est exclu de la Révision générale des politiques publiques (RGPP), pendant que Christine Lagarde s'engage à ce que la fusion se fasse à effectif constant. Qui mentait ou qui ment aujourd'hui : le candidat Sarkozy en 2007 ou ses ministres en 2008 ?

Le Monde, dans son édition du 26 septembre 2008 évoque la baisse de 1108 emplois dans la structure fusionnée. Le personnel des deux structures a tout à craindre d'un tel scénario, quand l'on sait que les engagements à long terme dépendront des budgets alloués, dont les deux tiers, par l'Unedic.

A l'heure où il faudrait à l'inverse renforcer ces structures, c'est un véritable plan social qui est craindre pour les mois à venir.

- La privatisation est déjà en marche.

Le gouvernement Sarkozy est a l'œuvre depuis plusieurs mois : il a déjà supprimé dans les faits et dans les textes le monopole en matière de recueil d'offres de l'ANPE ; il a multiplié les expériences en confiant à des organismes privés l'accompagnement de demandeurs d'emploi (outplacement mais aussi formations au détriment de l'AFPA) ; il a accepté sans sourciller le détournement de CDD à des fins de périodes d'essai à répétition.

Les arguments avancés aujourd'hui sont tout autre et seraient de nature pragmatique : la fusion permettrait un retour rapide à l'emploi. La réforme actuelle est d'abord une réforme idéologique qui stigmatise les chômeurs comme des potentiels « profiteurs » du système. En fusionnant les deux structures, on change d'objectif premier : d'un objectif d'aide à la recherche d'emploi on passe à un objectif de « recherche de la moindre indemnisation » possible...

Nous devons réaffirmer avec force que les chômeurs sont bien ceux qui subissent aujourd'hui de plein fouet la crise économique et les politiques libérales et violentes des entreprises.

Il faut à l'inverse renforcer un service public centré sur la recherche d'emploi et la formation, et se refuser à recourir à une sous-traitance privée qui par nature recherche la rentabilité.


Une réforme catastrophique pour les demandeurs d'emplois et les personnels

Ce que souhaitent les employeurs, bien souvent les entrepreneurs de PME, c'est une visibilité sur le long terme. Or, les politiques de contrats aidés sont sans cesse remises en cause, en modifiant les critères d'éligibilité ou les montants et durée des aides allouées. Récemment, c'est une aide à la formation des demandeurs qui vient d'être purement et simplement supprimée (l'Allocation de fin de formation - AFF).

Toutefois, ce sont malheureusement bien les demandeurs qui sont au cœur de cette réforme.

Ils ont notamment l'obligation d'accepter un emploi dit raisonnable, de suivre une formation ou une prestation prescrites par son "conseiller personnel" (quant à lui surveillé sur des objectifs définis).

Le principe de la fameuse « Offre raisonnable d'emploi » est simple : plus le demandeur d'emploi tardera à occuper un poste, moins il devra être exigeant. Après un an, il devra accepter un emploi rémunéré au niveau de ses allocations chômage. Ainsi, les secteurs qui peinent à recruter car ils proposent des salaires insuffisants, des conditions de travail médiocres, un management autoritaire disposeront d'une main-d'œuvre corvéable à merci sans avoir eu à changer leur politique !

Par souci d'uniformiser les services de l'ANPE et ceux des Assedics, l'ex-ANPE vient de mettre en place une plateforme téléphonique. Ainsi, il est impossible pour un demandeur d'emploi de joindre directement l'agence dont il dépend, encore moins SON conseiller PERSONNEL. Tout cela, bien sûr, en prétendant renforcer l'accompagnement individuel, personnaliser la recherche d'emploi, humaniser les contacts.

Les personnels de l'ANPE et des ASSEDIC traités avec mépris.

Outre des compétences commerciales (en direction des entreprises), des savoir-faire en entretien-conseil, des qualités administratives, les conseillers ANPE devront demain, après une formation au rabais, intégrer la gestion de dossiers d'indemnisation, tandis qu'à l'inverse le personnel Assedic, en quelques jours, se devra d'être opérationnel sur le champ du conseil. Tout cela dans le but avoué par Nicolas Sarkozy, que la "main qui indemnise soit celle qui accompagne". En un mot, que cette "main" sanctionne davantage, faisant fi de la nécessaire confiance entre le demandeur et le conseiller.

Mais surtout, c'est l'intégration à terme des personnels dans le droit privé, plaçant au cœur de l'activité les objectifs chiffrés, les évaluations, la progression au mérite, qui doit être dénoncée, ainsi que la recherche de rentabilité.

Enfin, rarement les personnels n'auront été traités avec un tel mépris : refus des directions d'entendre leurs interrogations ou contestations de cette fusion, détérioration des conditions de travail, baisses continuelles de pouvoir d'achat, remise en cause des métiers alimentent les rancœurs.


Il y a urgence à proposer une politique radicalement différente

- Mettre en place en urgence un « bouclier social »

Augmentation immédiate du SMIC à hauteur de 1500 euros net, limitation stricte du nombre de CDD, des heures supplémentaires et du recours à l'intérim, écart maximum de salaire dans l'entreprise, doublement du nombre d'inspecteurs du travail, interdiction des licenciements pour des entreprises qui dégagent des bénéfices, retraite minimum au moins égale au SMIC...

- Poser la question de l'emploi de manière globale :

A l'inverse de la politique actuelle, il faut renforcer les services publics et imaginer la réappropriation publique de certains secteurs comme l'énergie ce qui signifie clairement que le nombre de fonctionnaires devra augmenter sensiblement. Dans le secteur privé, nous imaginons un développement relocalisé qui respecte une réelle dimension écologique. Nous proposons également de développer le secteur de l'économie sociale et solidaire créateurs de lien social et d'emplois de proximité.

- Créer un véritable Service public de l'emploi ambitieux

Nous maintiendrons un rôle de conseil sous statut de droit public, dont les orientations seraient définies par l'Etat, les employeurs, les salariés, les demandeurs d'emploi (oubliés du Conseil d'administration de la nouvelle institution) ; nous améliorerons les conditions d'accès aux allocations chômage (montants, durée...) ; nous engagerons une réforme de la formation et ses financements en maintenant notamment les commandes publiques avec l'afpa.

Ces points, et bien d'autres méritent un large débat national et démocratique, condition nécessaire à la confiance des usagers envers ses services publics, confiance indispensable dans le cadre d'une République sociale que le Parti de Gauche entend promouvoir.

C'est pourquoi le Parti de Gauche soutient l'action des personnels de Pôle Emploi à l'appel des syndicats du secteur les 5 et 8 janvier 2009.

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